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- Libellé inconnu,
Adorno contre son temps
Publié le 16 février 2017
–
Mis à jour le 13 mars 2018
Ce colloque international consacré à Adorno cherche à parcourir les grandes lignes de son oeuvre ainsi que la singularité de sa pensée en prenant pour point de départ le pas de côté qu'Adorno a toujours su faire par rapport aux pensées majoritaires de son temps.
Date(s)
du 2 mars 2017 au 3 mars 2017
Lieu(x)
Bâtiment Max Weber (W)
Salle de séminaire 2
En parcourant sa relation à la psychanalyse, à la phénoménologie, à l'esthétique, à la politique ou encore à la sociologie, il s'agit de comprendre comment Adorno a forgé une pensée contre son temps et pour le nôtre.
La qualité d’une pensée se perçoit à la manière dont elle fait bouger les lignes dominantes de son temps. Une pensée nouvelle n’est pas là pour réjouir, elle est là pour déranger, et si elle est toujours risquée, c’est en tant qu’elle n’esquive pas le difficile combat promis à qui veut critiquer les positions établies. Cela, Adorno le savait, lui qui, à l’été 1966, dans l’avant-propos de la Dialectique négative, écrivait : « L’auteur s’attend aux résistances auxquelles la Dialectique négative s’expose. » Au coeur de la dialectique négative d’Adorno, il y a une exigence polémique. A l’heure où Heidegger dominait largement le paysage intellectuel en Allemagne et en France, Adorno en faisait une virulente critique dans le Jargon de l’authenticité qui allait donner la première partie de la Dialectique négative. Alors que l’art populaire, du jazz au cinéma, prenait le pas sur l’art savant, Adorno faisait le choix, dans la Dialectique de la raison co-écrite avec Horkheimer, d’une critique de l’industrie culturelle et se plaçait du côté des avant-gardes esthétiques, de la nouvelle musique viennoise à la littérature de Kafka et Beckett. Et en un temps où la métaphysique n’avait plus bonne presse, il en renouvelait profondément la compréhension.
Aborder l’œuvre d’Adorno à partir de ce pas de côté qu’elle a toujours su faire pour échapper à la pensée dominante de son temps, c’est tracer en elle une transversale à même de parcourir ses différents aspects, de la philosophie à l’esthétique et de la sociologie à la politique. C’est aussi interroger son actualité, car ayant été un penseur contre son temps, il se pourrait qu’Adorno soit aussi un penseur pour notre temps et que les combats d’hier fassent sens encore aujourd’hui. Nietzsche ne disait-il pas qu’il faut du temps avant que les écrits deviennent lisibles ?
La qualité d’une pensée se perçoit à la manière dont elle fait bouger les lignes dominantes de son temps. Une pensée nouvelle n’est pas là pour réjouir, elle est là pour déranger, et si elle est toujours risquée, c’est en tant qu’elle n’esquive pas le difficile combat promis à qui veut critiquer les positions établies. Cela, Adorno le savait, lui qui, à l’été 1966, dans l’avant-propos de la Dialectique négative, écrivait : « L’auteur s’attend aux résistances auxquelles la Dialectique négative s’expose. » Au coeur de la dialectique négative d’Adorno, il y a une exigence polémique. A l’heure où Heidegger dominait largement le paysage intellectuel en Allemagne et en France, Adorno en faisait une virulente critique dans le Jargon de l’authenticité qui allait donner la première partie de la Dialectique négative. Alors que l’art populaire, du jazz au cinéma, prenait le pas sur l’art savant, Adorno faisait le choix, dans la Dialectique de la raison co-écrite avec Horkheimer, d’une critique de l’industrie culturelle et se plaçait du côté des avant-gardes esthétiques, de la nouvelle musique viennoise à la littérature de Kafka et Beckett. Et en un temps où la métaphysique n’avait plus bonne presse, il en renouvelait profondément la compréhension.
Aborder l’œuvre d’Adorno à partir de ce pas de côté qu’elle a toujours su faire pour échapper à la pensée dominante de son temps, c’est tracer en elle une transversale à même de parcourir ses différents aspects, de la philosophie à l’esthétique et de la sociologie à la politique. C’est aussi interroger son actualité, car ayant été un penseur contre son temps, il se pourrait qu’Adorno soit aussi un penseur pour notre temps et que les combats d’hier fassent sens encore aujourd’hui. Nietzsche ne disait-il pas qu’il faut du temps avant que les écrits deviennent lisibles ?
Organisation : Lucie Wezel (IRePh), Joana Desplat-Roger (HAR), Jean-Baptiste Vuillerod (Sophiapol)
Programme
Jeudi 2 mars
9h30 : Ouverture du colloque et introduction
La théorie critique contre l’esprit du temps
Présidence : Stéphane Haber
9h45-10h15 : Katia GENEL (Université Paris I Panthéon-Sorbonne) : « La critique adornienne, de l’idéalisme transcendantal au matérialisme : Kant avec Freud »
10h15-10h45 : Christian BETHUNE (indépendant) : « Adorno-Benjamin : une amitié syncopée »
10h45-11h15 : discussion des deux conférences
Pause
11h35-13h00 : Table ronde des doctorant-e-s : « État des lieux de la recherche en France sur la philosophie d’Adorno » :
Agnès GRIVAUX (ENS-Ulm) : « Considérations intempestives sur la guerre et sur la mort – Adorno face à la psychanalyse »
Vincent CHANSON (Université Paris-Nanterre) : « Sur le statut de la critique de l'économie politique chez Adorno »
Aurélia PEYRICAL (Université Paris-Nanterre) : « La dialectique contre les théories de la connaissance. Portrait d’Adorno en baron de Münchhausen »
Pause déjeuner
Langue et dialectique
Présidence: Lucie Wezel
14h30-15h00 : Claire PAGES (Université François Rabelais, Tours) : « L’usage de la langue. Quelques réflexions sur la relation entre forme et contenu chez Adorno »
15h00-15h30 : Christian BERNER (Université Paris Nanterre) : « Interprétation et critique »
15h30-16h00 : discussion des deux conférences
Pause
16h20-16h50 : Alain Patrick OLIVIER (Université de Nantes) : « Identité et différence dans la pensée post-dialectique : les conférences de Paris de T. W. Adorno »
16h50-17h10 : discussion de la conférence
***
Vendredi 3 mars
Vendredi 3 mars
9h : accueil des participants
Une esthétique à contretemps ?
Présidence : Joana Desplat-Roger
9h30-10h00 : Agnès GAYRAUD (indépendante) : « La critique comme forteresse : remparts adorniens contre le monde pluriel »
10h00-10h30 : Anne BOISSIERE (Université Lille 3) : « À contr’espace »
10h30-11h00 : discussion des deux conférences
Pause
11h20-11h50 : Gilles MOUTOT (Université de Montpellier) : « Anachronisme et teneur de vérité »
11h50-12h20 : Christophe DAVID (Université Rennes 2) : « Adorno contre le cinéma ? »
12h20-12h50 : discussion des deux conférences
Pause déjeuner
Le savant et le politique
Présidence : Jean-Baptiste Vuillerod
14h-14h30 : Emmanuel RENAULT (Université Paris Nanterre) : « Théorie et pratique »
14h30-15h00 : Olivier VOIROL (Université de Lausanne) : « La dialectique sociologique d’Adorno. Théorie de la société et recherche sociale »
15h-15h30 : discussion des deux conférences
Pause
15h50-16h20 : Isabelle AUBERT (Université Paris I Panthéon-Sorbonne) : « Adorno, contre l’oubli de la dialectique de la liberté »
16h20-16h50 : Robin CELIKATES (Universiteit Van Amsterdam) : « Critique et résistance chez Adorno : éthique, théorie sociale, politique ? »
16h50-17h20 : discussion des deux conférences
17h20-18h00 : conférence de clôture : Miguel ABENSOUR (Université Paris VII-Denis Diderot) : « La contingence de l’antagonisme »
Mis à jour le 13 mars 2018
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