Colloque "La logique et les philosophes (17è-18è siècles) : constructions de la raison moderne"

Présentation

L’idée que les philosophes modernes font fi de la logique a beau être encore bien ancrée, elle est dénuée de corrélat réel. Certes, du XVIe au XVIIIe siècle, des déclarations brutales sont faites à l’encontre des logiques scolastique et ramiste. Mais elles n’équivalent pas à un désintérêt pour la logique en général, contrairement au mythe auquel a pu conduire la représentation souvent donnée par ces auteurs de l’activité philosophique comme prenant spontanément son départ dans une raison potentiellement toute puissante. Les recherches accumulées (notamment ces dernières années) sur ce domaine tendent à l’infirmer. La logique durant cette période n’est ni le propre d’esprits rétrogrades ni une matière scolaire reléguée dans des manuels sans public : elle est, sous une forme nouvelle, partie prenante des principales doctrines philosophiques de la modernité.

Un examen du rapport à la fois « destruens » et « construens » des philosophes modernes à la logique est donc requis pour comprendre leur conception et leur pratique de l’activité philosophique. une attention particulière sera donnée aux manuels de logique: l'étude de ce corpus mêlant les Anciens aux Modernes et les Modernes aux Anciens rend matériellement possible de mesurer les changements connus par la logique à l'âge classique ainsi que leurs implications philosophiques.

"La logique des philosophes" qui fait l'objet de cette journée d'étude internationale doit donc s'entendre au sens d'un génitif subjectif aussi bien qu'objectif. Il s'agit de la logique qui se dégage des ouvrages philosophiques modernes en dialogue avec les manuels de logiques, mais aussi de celle qui, dans ces manuels et sous l'influence des philosophies modernes, amende les théories scolastiques et ramistes de la logique ou encore propose de nouveaux systèmes.


The idea that modern philosophers have little regard for logic, while widely held, is without real foundation. It is true that, from the 16th to the 18th century, they had some harsh words for scholastic and ramist logic. But this does not mean that philosophers scorned logic in general, although the way they often described the philosophical act as spontaneously generated by an all-powerful reasoning may have contributed to the myth. However the weight of research, particularly in recent years, has tended to contradict it. Logic during the period in question was neither for reactionaries nor for dusty textbooks : seen from a new angle, it appears as an integral part of the principal philosophical doctrines of the modern age.

To understand how modern philosophers conceive and realize the philosophical act, we therefore need to examine their attitude to logic, both “destruens” and “construens”. We will focus particularly on logic textbooks, because this corpus combines ancient and modern philosophers in such a way as to reveal the changes that logic underwent in the classical age, as well as their philosophical implications.

“Modern logic and philosophy”, the subject of this international study day, thus also carries the meaning of logic as it concerns the modern philosophers. On the one hand, a logic that can be heard in modern philosophical works conversing with logic textbooks; and on the other hand, the logic found in the textbooks which, under the influence of modern philosophy, enriches the scholastic and ramist theories of logic or proposes new systems.

Programme

Matinée – Présidence : Dan Garber

9h : accueil et ouverture

9h15-10h00 : Roger ARIEW – The Nature of Logic in the XVIIth Century

10h 00-10h45: Sorana CORNEANU – The Three Acts of the Intellect : Between Logic and Physics

10h45-11h15 : Pause

11h15-12h : Martine PÉCHARMAN– In gratiam juventutis academicae. Logic textbooks in early-modern England

Après-midi – Présidence : Pierre-François Moreau

14h-14h45 : Élodie CASSAN – Bacon et sa réception au XVIIe siècle

14h45-15h30 : Rodolfo GARAU et Justin SMITH – Gassendi et les fins de la logique

15h30-16h : Pause

16h-16h45 : David SIMONETTA – L’influence de Locke dans l’enseignement de la logique en Grande-Bretagne au XVIIe siècle

16h45-17h30 : Claire ETCHEGARAY – Hume’s Account of the Understanding and William Duncan’s Logic