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- Libellé inconnu,
Le vice et ses vertus. Théories des vices dans la philosophie antique
Publié le 17 juillet 2015
–
Mis à jour le 25 novembre 2016
Date(s)
du 4 décembre 2015 au 5 décembre 2015
Journée 1 | Vendredi 4 décembre 2015 | Université paris Ouest Nanterre La Défense
9h30-18h
Journée 2 | Samedi 5 décembre | Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
9h30-18h
9h30-18h
Journée 2 | Samedi 5 décembre | Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
9h30-18h
Pour toute philosophie qui a pour horizon la vertu, les vices, parfois innomés, constituent apparemment la menace de sa destruction ou de sa corruption. Ainsi le lien intime qui associe la philosophie ancienne et la recherche de la vertu a-t-il occulté l’intérêt non moins grand des philosophies anciennes pour la variété, les origines et les causes, et les usages des vices. Ce colloque a pour ambition de renverser le point de départ de l’analyse des théories éthiques et politiques anciennes, et d’interroger le miroir brisé des vertus : les vices, les turpitudes et perversions.
Un premier enjeu de ce colloque est celui d’une « cartographie » des vices dans l’Antiquité. Quels sont les vices que reconnaîtraient les anciens ? Comme la tête de l’hydre, ils sont multiples ; mais cette multiplicité est-elle exclusive d’une typologie des comportements vicieux ? Certains vices sont sans doute plus paradigmatiques que d’autres (l’irascibilité, la cupidité, la témérité ou la lâcheté), d’autres sont plus raffinés (les variétés de la pleonexia, l’envie jalouse), d’autres enfin plus imperceptibles ou plus communs et sans pour autant être moins dangereux (mollesse, paresse et précipitation). Pour redonner aux vices leur place dans le paysage anthropologique, littéraire, historique et philosophique, il est nécessaire de s’interroger sur les critères de classification et comprendre quelles sont les normes qui guident la reconnaissance de tel ou tel comportement jugé « vicieux ».
Un second axe est celui de l’étude des vices et de leur puissance. Reconnaître les vices, ce n’est pas seulement les nommer au miroir des vertus correspondantes, c’est interroger leur fonctionnement spécifique, leurs causes et effets sur le caractère, les modes de vie et les cités. Qu’il s’agisse d’une disposition maligne du corps, d’un dérèglement des facultés, ou encore de l’effet d’une disposition anthropologique si commune et pourtant « contre-nature », le vice fait l’objet, peut-être plus discret, d’une étiologie dont il faut déterminer les principes. Les interactions âme-corps, le rôle des représentations et des jugements, les causes psycho-sociales sont autant de pistes pour donner aux vices une explication causale à la mesure de leurs effets.
Un troisième axe de ce colloque est celui, moins étudié, de l’« usage des vices » comme on pourrait parler d’usages des plaisirs. Car si les vices sont bien en un sens la matière commune d’un caractère qu’il convient d’éduquer, les théories du vices doivent pouvoir utiliser les ressources de ces dispositions comme autant de leviers vers la vertu, et cerner les outils idoines de leur éradication, rectification, ou usages détournés. Du portrait édifiant du vicieux à la théorisation du châtiment, en passant par des expériences-limites comme l’ivresse, les théoriciens de l’Antiquité ont su trouver dans les vices un terrain d’exploration dont il faut baliser les frontières.
Programme
Journée 1 | Vendredi 4 décembre 2015 | Université paris Ouest Nanterre La Défense
Un premier enjeu de ce colloque est celui d’une « cartographie » des vices dans l’Antiquité. Quels sont les vices que reconnaîtraient les anciens ? Comme la tête de l’hydre, ils sont multiples ; mais cette multiplicité est-elle exclusive d’une typologie des comportements vicieux ? Certains vices sont sans doute plus paradigmatiques que d’autres (l’irascibilité, la cupidité, la témérité ou la lâcheté), d’autres sont plus raffinés (les variétés de la pleonexia, l’envie jalouse), d’autres enfin plus imperceptibles ou plus communs et sans pour autant être moins dangereux (mollesse, paresse et précipitation). Pour redonner aux vices leur place dans le paysage anthropologique, littéraire, historique et philosophique, il est nécessaire de s’interroger sur les critères de classification et comprendre quelles sont les normes qui guident la reconnaissance de tel ou tel comportement jugé « vicieux ».
Un second axe est celui de l’étude des vices et de leur puissance. Reconnaître les vices, ce n’est pas seulement les nommer au miroir des vertus correspondantes, c’est interroger leur fonctionnement spécifique, leurs causes et effets sur le caractère, les modes de vie et les cités. Qu’il s’agisse d’une disposition maligne du corps, d’un dérèglement des facultés, ou encore de l’effet d’une disposition anthropologique si commune et pourtant « contre-nature », le vice fait l’objet, peut-être plus discret, d’une étiologie dont il faut déterminer les principes. Les interactions âme-corps, le rôle des représentations et des jugements, les causes psycho-sociales sont autant de pistes pour donner aux vices une explication causale à la mesure de leurs effets.
Un troisième axe de ce colloque est celui, moins étudié, de l’« usage des vices » comme on pourrait parler d’usages des plaisirs. Car si les vices sont bien en un sens la matière commune d’un caractère qu’il convient d’éduquer, les théories du vices doivent pouvoir utiliser les ressources de ces dispositions comme autant de leviers vers la vertu, et cerner les outils idoines de leur éradication, rectification, ou usages détournés. Du portrait édifiant du vicieux à la théorisation du châtiment, en passant par des expériences-limites comme l’ivresse, les théoriciens de l’Antiquité ont su trouver dans les vices un terrain d’exploration dont il faut baliser les frontières.
Programme
Journée 1 | Vendredi 4 décembre 2015 | Université paris Ouest Nanterre La Défense
- 10h Allocution d’ouverture par Jean-François Balaudé, Président de l’Université Université Paris Nanterre
- 10h10 Aldo Brancacci (Università degli Studi di Roma Tor Vergata) : « Vertus royales et vices tyranniques chez les Socratiques »
- 11h40 Pierre Pontier (Université Paris Sorbonne) : « Paresse et mollesse chez Xénophon et Platon »
- 14h30 Karen Margrethe Nielsen (Somerville College – Oxford) : « Vice in the Nicomachean Ethics »
- 16h Laetitia Monteils-Laeng (Université de Montréal): « Aristote et le vicieux décomplexé »
Journée 2 | Samedi 5 décembre | Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - Salle Cavaillès
- 9h30 David Konstan (New York University) : « When Vice is not the Opposite of Virtue. Aristotle on Ingratitude and Shamelessness »
- 11h00 Laurent Lavaud (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) : « Mal en soi et vices de l'âme chez Plotin »
- 14h30 Jérôme Laurent (Université de Caen Normandie) : « Les limites de la condamnation du mensonge chez Platon et Plotin »
- 16h Francesco Verde (La Sapienza, Università di Roma) : « Il saggio epicureo e il controllo delle passioni »
Mis à jour le 25 novembre 2016