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Neuroscepticisme Les sciences du cerveau sous le scalpel de l'épistémologue

Publié le 25 janvier 2016 Mis à jour le 13 mars 2018
Date(s)

le 29 septembre 2014

Que croire de ce que les neurosciences prétendent avoir découvert, touchant non seulement l’esprit (la question ultime), mais même le cerveau (la question préalable) ? Denis Forest répond ici en suivant la voie la plus ardue. Il ne réfute pas l’idéologie neuroscientiste et ses usages intéressés. Il ne se moque pas non plus de la prolifération des sciences ou des pseudo-sciences en neuro- (neuro-économie, neuro-esthétique, etc.). Il examine argument par argument, protocole expérimental par protocole expérimental, les méthodes et les résultats des neurosciences se faisant. Avons-nous donc de bonnes raisons d’être neurosceptiques et, si oui, lesquelles ?

Car si neuroscepticisme il y a, il se décline en quatre questions. La première est technique : quelle confiance accorder à l’imagerie cérébrale ? La seconde est conceptuelle : les neurosciences contribuent-elles réellement à la connaissance de l’esprit ou, à l’inverse, reposent-elles sur un contresens sur sa véritable nature ? Les deux autres soulèvent des enjeux de principe. Peut-on traiter du cerveau en le détachant du reste du corps ? Enfin, peut-on concevoir « l’homme cérébral » sans le subordonner en définitive à l’homme social ?

Alliant l’érudition scientifique la plus actuelle à une conscience aiguë des perspectives raisonnables d’un programme de recherches aussi complexe que celui des neurosciences, Denis Forest nous fait pénétrer dans la cuisine du savant : du réglage des instruments au choix calculé des hypothèses, de ses antécédents historiques oubliés à sa philosophie spontanée. Il en ressort un tableau riche et contrasté de l’esprit-cerveau, où les généralisations abusives ne diminuent en rien l’importance de faits profondément troublants. Ce naturalisme éclairé enrichit substantiellement nos conceptions de l’homme et de la science.
Denis Forest accomplit là un geste fondateur pour l’épistémologie des neurosciences et c'est là, sans conteste, le premier travail à se saisir de la problématique dans son entièreté.

Mis à jour le 13 mars 2018