Séminaire l’interprétation en acte (2024-2025)

Publié le 4 octobre 2024 Mis à jour le 4 octobre 2024
Date(s)

du 18 octobre 2024 au 20 juin 2025

Le troisième vendredi du mois de 10h à 13h
Lieu(x)
EHESS
Salle AS1_23
54 bd Raspail - 75006 Paris
Les séances se dérouleront en format hybride. Adresse de connexion:
https://univ-poitiers.webex.com/meet/johann.michel
 

Présentation

Ce séminaire cherche à explorer de nouvelles pistes pour renouveler la tradition herméneutique et repenser la place de l’interprétation dans les activités humaines. Historiquement associée aux sciences de la compréhension et de l’interprétation des textes, l’herméneutique a connu un élargissement épistémologique d’ampleur, à partir du XIXe siècle, dans l’ambition de saisir l’ensemble des expressions culturelles durablement fixées (symboles, œuvres, actions…). L’herméneutique s’est métamorphosée en courant philosophique majeur, au cours du XXe siècle, sous l’initiative de Heidegger puis de Gadamer, pour faire de l’interprétation, non plus un enjeu de connaissance, mais une question de mode d’être et d’existence.
L’objectif de notre séminaire est de dépasser cette alternative ou de la faire fructifier autrement. D’une part, il s’agira de montrer que l’interprétation est universelle dans le sens où elle est constitutive de la pensée et de l’agir humain dans ses activités ordinaires. Ce fait anthropologique n’implique pas toutefois que nous passions tout notre temps à interpréter. Quand interprétons-nous ? Comment la tradition pragmatiste peut-elle contribuer à repenser l’acte d’interpréter ?
D’autre part, il s’agira de porter attention à des contextes de vie particulier, à des domaines spécialisés de savoir et de savoir-faire dans lesquels se déploient des herméneutiques spéciales : la technique, le vivant et le social.
En somme, étudier l’interprétation en acte permet d’accroitre notre savoir sur la réflexivité et l’autoréflexivité dans les pratiques scientifiques, dans notre rapport ordinaire avec le monde, et d’approfondir les enjeux normatifs (éthiques, juridiques, politiques) posés par l’herméneutique. Restera alors à penser les éléments d'une politique de l'interprétation.
Le séminaire est animé par trois spécialistes de l’interprétation et de l’herméneutique et se fera en collaboration avec le CEMS/EHESS, l'IRePh de l’Université de Paris Nanterre, et le laboratoire CGC de l’Université de Dijon.


Programme

Séance du 18 octobre :  
1.      Jean-Claude Gens, « La compréhension corporelle des formes architecturales
(Heinrich Wölfflin, Prolégomènes à une psychologie de l’architecture) ».
 
2.      Olivier Clain, « Epistémologie herméneutique des sciences sociales ».
 
 
Séance du 15 novembre :
1.      Jean-François côté, « Herméneutique et théorie critique : le débat entre Gadamer et Bourdieu ».
 
2.      Denis Thouard, "L'idée d'une herméneutique critique".
 
Séance du 17 janvier :
1.      Jun Wei‌, "Les interprétations de "voir ce qui est petit du point de vue de ce qui est vaste" («以大观小»).
 
2.      Martinho Soares, « l'herméneutique philosophique et les humanités environnementales ».
 
Séance du 21 février :
1.      Nicolas Comtois, « La pratique du commentaire chez Hadot ».
 
2.      Marcin Schulz, « "S entendre parler" l’ouverture de l’interprétation chez Heidegger et Derrida ».
 
Séance du 21 mars :
1.      Clément Carn, « interpréter le monde, interpréter les chiffres : la double herméneutique comptable ».
 
2.      Johann Michel, « Le droit comme herméneutique régionale et comme herméneutique spéciale »
 
Séance du 16 mai :
1.      Christian Berner, « La théorie de l'interprétation dans le Traité de droit romain de Friedrich Carl von Savigny ».
 
2.      Dominique Demange « La culture scientifique dans l'herméneutique franciscaine au treizième siècle ».
 
Séance du 20 juin :
1.      Simon Calenge, « Les enjeux socio-politiques de l'interprétation en conversation ».
 
2.      Henri Wagner, « Principe de charité, interprétation et anthropologie".
 

Mis à jour le 04 octobre 2024